MA ROQUINERIE

"laissez l'onde aller légère aux sources du souvenir...c'est là que se trouve le meilleur à venir" kb

dimanche, octobre 30, 2005

Rouge octobre

Great smoky mountains - photo de Richard weisser



Au rouge du ciel qui chaque soir s'enflamme,
les feux de bois crépitant le temps d'une éclaircie,
je m'endors l'âme chargée de nues.
Au petit jour je pleurerai ma douleur
en même temps que la pluie


kb....au parler d'octobre

mercredi, octobre 26, 2005

Ayten Mutlu















le monde actuel, fondé de plus en plus sur l’immédiateté de l’action, ne laisse malheureusement pas beaucoup de place à la poésie qui, si encore présente dans les rares manifestations culturelles du pays, ne s'y retrouve en fait que pour satisfaire le plus souvent un désir mondain de faire "intello dans le vent".
Depuis un moment déja je tenais à vous présenter une poésie encore méconnue chez nous.
Une poésie portée par la voix chaude et le regard "cru" d'Ayten Mutlu, poétesse Turque, que l'écrivain Turque et aussi mon ami,Mustapha balel, m'a fait découvrir pour mon plus grand plaisir....je vous laisse en juger...



PARTIR
(ayten Mutlu)

-1-
l’homme peut comprendre un jour
qu’il est un arbre qui se vieillit tout seul
et peut écrire la tristesse donc
aux blessures causées par le vent dans son corps

à ta grande surprise en automne
tu apprends
ne pas croire aux couleurs des feuilles
est cet horrible mensonge du temps,
cet horrible mensonge de la passion,
de l’ambition,
des moments, des souvenirs,
de ceux que tu as vécu ou non
à une course aveugle comme un fleuve furibond

aux montagnes, aux chambres, aux consolations
dans les diminutions que tu crois augmenter
aux étoiles qui dévorent la lumière du cœur
aux cris sans échos sur le dernier rire
d’une feuille tombée
tu apprends en demeurant interdit
l’immense mystère du temps et de la vie

-II-
le ciel ne raconte l’infinité qu’à la pluie
or une fois atteinte à la terre la goutte oublie
que la pluie est un pays triste

comme s’il n’existe qu’un seul automne : oublier
et un mensonge plus vrai que la vie

que raconte-t-il à la terre le bruit de la pluie
une chanson, une poésie, une histoire d’automne
si tu étais un vieil arbre, un arbre tout nu
qu’est-ce que tu raconterais au vent
qui souffle sans cesse dans ton cœur ?

«laisse-moi tranquille, en moi
il n’existe plus aucun printemps
à part de l’automne »

c’est de partir peut-être, l’amour, partir simplement
enroulant une tristesse oisive à tes blessures
laissant doucement tes racines dans la terre
comme un arbre renversé par le vent

Traduit par : Mustafa BALEL










L’AMPHORE
(Ayten Mutlu)

tu as demandé le nom du temps
un cadavre d’océan gît dans ta voix
le temps et moi,
nous nous ressemblons tant que, ai-je dit
nous transportons des pierres froides sans cesse
à un fleuve qui traîne la vie

commence, ai-je dit à mes yeux
d’une voix d’un voyageur qui a oublié son nom,
commence, à l’alphabet de cet ancien voyage-là
car il faut un voyageur pour chaque récit
il y aurait quelqu’un qui lit aussi les larmes
dans le coeur brisé d’une amphore

Traduit par : Mustafa BALEL





Mustaphe Balel en dit:

Née à Bandirma (Turquie), en1952 ; diplômé de la Faculté de Management de l’Université d’Istanbul (1975), elle commence des études d’ingénieur en construction avant de les abandonner en troisième année. Tres jeune, elle a commencé à publier des poésies et des récits courts, d’abord dans les journaux locaux, ensuite dans les revues littéraires les plus prestigieuses du pays : Varlık, Hürriyet Gösteri etc. Des extraits de ses recueils ont été publiés dans les pays européens (France, Suède, Allemagne, Espagne, Russie etc.) dans les anthologies, ou des revues littéraires.

Dans la poésie d’ Ayten Mutlu, Lauréate de Prix Ibrahim Yildizoglu (1999) et prix de poésie de la Rencontre International des Poétes de Yalova (2001), maîtresse en poésie condensée en image, il se dégage une atmosphère lyrique qui reflète une lutte en soi-même, ainsi qu’il se dévoile un monde où l’horreur et la beauté s’entremellent presque de façon harmonieuse.


Ses recueils de poésies :

« Dayan Ey Sevdam » (Résiste, Mon Amour), 1984
« Vaktolur » (Ce Jour Viendra), 1986
« Seni Özledim » (Tu me manques), 1990
« Kül İzi » (Trace de Cendre), 1993
« Denize Doğru » (Vers la Mer) 1994
« Çocuk ve Akşam » (l’Enfant et le Soir), 1999
« Taş Ayna » (Miroir en Pierre), 2002





kb...pour que vive le beau

lundi, octobre 24, 2005

Néopolice
















Certains diront encore que je vois du complot partout mais il convient tout de même qu'il serait grand temps de reconnaître que notre élite au pouvoir, sous couvert de l'alternance et d'un ministre des finances issu de la gauche pour appliquer une politique de droite, fonce (et nous enfonce) tête baissée dans le mirage mirobolant de l'économie libérale génératrice de profits à court terme...oui mais pour qui?

L'ultra libéralisme (auquel je préfère "total libéralisme", terme qui à mon avis rend mieux compte de la situation actuelle), c'est la version "débridée" de la philosophie libérale.

Cette forme outrée du libéralisme ne se contente pas d'affirmer que la concurrence imposée par le marché est saine et favorable à l'épanouissement humain (il n'est que de constater, par exemple, la joie qui irradie littéralement les traits des usagers de madina bus du grand casablanca pour en être définitivement convaincu) Elle affirme également que toute politique sociale, où toute intervention de l'Etat dans le domaine économique est extrèmement nuisible. Par essence très inégalitaire et donc source de multiples problèmes sociaux, la "théorie" ultra-libérale est sans pitié pour les pauvres, qu'elle enfonce allégrement.

Sa détestation de l'Etat comme acteur de la vie sociale traduit son désir de voir augmenter considérablement les revenus des personnes les plus riches ; lesquelles ne sont plus taxées dans un environnement où l'Etat est réduit à sa portion congrue. Vive la dérégulation !

L'économiste autrichien Friedrich von Hayek est le grand promoteur de cette version hard du libéralisme. Ce bienfaiteur de l'humanité réduite à 5 % s'est attaché à discréditer toute forme de régulation de l'économie. Motif invoqué : cette dernière est trop complexe pour que l'on prétende l'organiser. Sa théorie de « l'État minimal » est devenue la religion du Parti républicain états-unien en opposition aussi bien au « New Deal » des démocrates qu'au marxisme qui fut mit en oeuvre en Union Soviétique.

Au niveau politique Ronald Reagan aux Etats-Unis et Margaret Tatcher en Angleterre, furent les illustres représentants de l'ultra-libéralisme.

Aujourd'hui George W Bush est le chantre (à moins que ce ne soit le chancre, petite hésitation là...) de cette conception économique et politique de la société.

Ce qu'on appelle la "mondialisation" repose bien évidemment sur cette conception, avec ce que cela induit en terme d'aggravation des inégalités et de capacité d'exclusion. "Dégats collatéraux" : le gâchis de millions d'êtres humains et le saccage de l'écosystème.

bon..apres la réalisation totale de l'évincement progressif et volontaire de l'état dans toute implication économique à quoi se limitera donc sa fonction? Au sécuritaire? Un garde chiourme assurant aux grandes multinationales, à coups de matraque si nécessaire, notre total asservissement?
ce qui me fait le plus le plus mal dans toute cette farce c'est que les figures de proue qui se font les "tracteurs" (alors qu'il auraient du être détracteurs) de l'expérience "libérale" marocaine..sont issus de la gauche....c'est dingue non!!!

kb...néogardé!

jeudi, octobre 20, 2005

Eléments


Une Toile de
Paul Mulvaney
"the four elements"


















Qu'en fouillant la terre on puisse y lire notre passé
Ne pouvons nous creuser le ciel pour y trouver notre avenir?
Restera l'onde pour le présent
Et le feu pour l'amour...

© kb

Les partis pris

le parlement









Nota: ce texte a été initialement posté sur le blog d'Amina Talhimlet en réponse à son article "Le roi au parlement"

Apres en avoir été le principal détracteur dans les années 70-80, je trouve vraiment étonnant ce changement de position de la monarchie vis-à-vis de la chose politique par cette "réhabilitation"(1), si on peut l'exprimer ainsi, des partis politiques dont la plupart semblent battre désespérément de l'aile, non pas pour un envol vers le renouveau mais vers une agonie quasi certaine.

Volonté réelle de changement ou raison sécuritaire inavouée face au spectre barbu qui se présage pour les prochaines élections?

Ne soyons donc pas négatifs pour cette fois et en bons princes, pour nous mettre au diapason de la couronne, accordons au Roi la volonté démocratique dans la mise sur les rails du changement...de toutes les façons les intérêts convergent et c'est là l'essentiel.

Il est vrai que jusqu'à présent, en matière de politique, le paysage marocain ne pouvant être qualifié de très évolutif on en arrivait rapidement, à l'occasion de chaque discussion sur ce sujet, à se taper dessus après en avoir vite atteint les recoins qui ma foi ne sont pas si éloignés que ça ...les uns des autres.
Quel que soit la tendance il n'en demeure pas moins un but unique : "le pouvoir".
Mais ça c'est tout à fait normal. La politique n'est elle pas (d'après Larousse) la direction d'un Etat et la détermination des formes de son activité? En d'autres termes politique et pouvoir "étatique" vont de pair.

Le débat en la matière ne pourra retrouver sa raison d'être que lorsque l'on mettra fin à ce que personnellement j'appellerai le "schisme politique" qui, au contraire de ce que certains prétendent, met le gouvernement et les partis politiques d'un côté et le peuple de l'autre.

Des lors toute discussion dans ce domaine reste biaisée car en dehors d'une synergie qui puisse mettre au même diapason les deux parties qui par un tacite accord restent antagonistes.

Tant que le débat politique dans notre pays ne concernera que le désaccord en matière de système de gouvernance en dehors de la sphère expressive de la volonté du peuple, le discours politique continuera à rester abscons pour une majorité de la population et ne pourra en l'occurrence jamais provoquer cette synergie capable de mener le pays vers une évolution salvatrice.
Et il ne servirait à rien de faire appel, disons naïvement, en matière de responsabilisation citoyenne, à un référentiel démocratique occidental qui, je ne sais pas si vous l'avez remarqué, est en train de battre désespérément de l'aile aussi.

kb...sans parti pris
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(1) Extrait du discours royal à l'occasion de la séance d'ouverture du parlement :

"Si en entamant la réalisation de la première tranche de l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), nous avons pu nous enquérir personnellement de l'ampleur du déficit, des disparités et des besoins existants, il nous a également été donné la mesure in situ de la forte adhésion à cette initiative de toutes les franges de la population, mues par les ressorts de la citoyenneté positive. Celle-ci requiert que chacun assume ses responsabilités et participe à imaginer des solutions aussi ingénieuses que réalistes aux difficultés économiques et sociales, lesquelles ne peuvent être subordonnées aux échéances électorales, ni rester hypothétiques par elles. A cet égard nous soulignons la nécessité de sensibiliser chaque Marocain au fait que son devenir reste tributaire des initiatives qu'il prend et de sa volonté de s'impliquer dans l'action collective, elle-même subordonnée à l'encadrement qu'assurent au citoyen les instances qui en ont la vocation, plus particulièrement les partis politiques qui constituent à nos yeux, autant d'écoles du nationalisme et de la citoyenneté authentique. Mieux encore, nous les considérons comme étant l'instrument idoine pour initier tous les marocains à une bonne implication dans la gestion des affaires publiques et la pratique de l'action politique dans son sens le plus noble. Telle est la démarche judicieuse que nous nous employons assidûment à renforcer et à consolider, soulignant et réaffirmant du haut de cette tribune la nécessité de réhabiliter les partis politiques, tant nous sommes convaincu qu'il ne pourrait y avoir de démocratie effective et concrète sans organisations politiques fortes et responsables. Voilà qui explique notre attachement à renforcer les partis politiques, à travers la mise en place d'un cadre législatif avancé, leur permettant de se constituer, de s'organiser et de fonctionner de façon démocratique, ainsi que la garantie d'un soutien matériel régulier et transparent, en fonction de leur capacité d'encadrement et de représentation. Notre objectif ultime demeure, en effet, de doter les partis nationaux des antidotes nécessaires et de prémunir le paysage partisan contre les risques de balkanisation susceptibles d'empêcher ces formations de jouer convenablement leur rôle constitutionnel. Or quelle que soit sa crédibilité, ce texte fondateur ne sera rien de plus qu'un cadre législatif, tant que les acteurs politiques ne s'avisent pas de lui imprimer l'impulsion nécessaire, en veillant à la mise en oeuvre effective et judicieuse de ses dispositions et en s'inspirant de l'esprit qui le sous-tend, pour favoriser l'émergence d'une nouvelle culture politique qui conforte la confiance dans les formations politiques et les assemblées élues. Nous sommes convaincu que nos partis politiques, animés par leur fibre patriotique, s'empresseront d'illustrer de manière tangible leur adhésion à la nouvelle législation, en réduisant les délais d'harmonisation formelle et d'amendement de leurs statuts à la lumière des nouvelles dispositions. Il leur appartient surtout d'approfondir cette mise en adéquation de façon suffisamment extensive qu'elle reflète concrètement l'esprit de cette loi. Ceci vaut aussi bien pour l'action des partis politiques, qui deviendra une entreprise pérenne d'encadrement, que pour l'intégration des nouvelles élites composées notamment de jeunes et de femmes. C'est ainsi que s'opérera la rupture avec une certaine propension à réduire cette action à une simple activité éléctorale conjoncturelle (...)".

Sa Majesté le Roi Mohamed VI

mercredi, octobre 19, 2005

Tolérance 0



"No comments"















kb :)

lundi, octobre 17, 2005

L'orientalisme; arme de manipulation dans le dialogue culturel



La politique utilise les médias pour servir ses propres intérêts économiques (notamment durant les guerres de la péninsule arabique). La crédibilité des "médias libre" est alors menacée de ne faire qu'effleurer les notions de concepts dont le dialogue culturel fait évidemment partie. Les médias occidentaux qui rendent compte de tous les travaux sur le dialogue culturel, ne s'offusquent pourtant pas de se voir marginaliser les détenteurs de l'autre culture à l'intérieur même de la société à laquelle ils appartiennent. Ils jouent même un rôle destructeur en figeant l'autre dans une image passéiste. Ainsi, les sociétés orientales sont perçues par ces médias comme un ensemble de communautés religieuses qui n'auraient connu aucune évolution depuis l'instant premier de leur formation, comme si les changements historiques et plus d'un siècle de politique, d'idéologies modernes et de mouvements d'indépendance et de libération n'avaient rien transformé.

Et ce n'est pas les exemples qui manquent pour illustrer cette pratique ironique revenant finalement à classer l'autre dans des stéréotypes. Tel est le cas, par exemple, lorsqu'une revue française respectée définit un écrivain et poète laïque, par son appartenance communautaire et religieuse. De même quand une chaîne de télévision française nous surprend par la couverture qu'elle fait de la visite du président Chirac au Maroc, en débutant et concluant ses reportages sur des plans de minarets. Pire encore, une autre chaîne de télévision française n'a pas trouvé lieu plus approprié que la porte d'une mosquée pour demander l'opinion de citoyens syriens sur la dernière crise libanaise, ni d'ailleurs, pour présenter le sujet, qu'à nouveau des plans de minarets. Tout est volontairement filmé dans de vieux quartiers afin de coller à l'image héritée du patrimoine orientaliste et afin de ne pas choquer le conformisme de l'imaginaire du spectateur occidental.

Quel contexte autorise l'usage de telles scènes pour illustrer des événements différents et parfois même contradictoires, si ce n'est ce patrimoine et cet imaginaire occidental typique qui réunit un spectre de couleurs discordantes. Enfin, l'Orient ne se décrit que dans son passé magique, alors que l' "ici" – l'occident – se décline au présent

kb...danseuse du ventre

J'ai vu

Aveugle
huile sur toile de
Ludovic Rocca





j'ai vu naitre le monde
dans le regard d'un enfant
sous un ciel étoilé
en petites larmes de joie
j'ai vu naitre la mer
dans les yeux du soleil
qui caressait les vagues
de ses cils dorés
j'ai vu naitre les hommes
dans des cris de douleurs
qui me font toujours peur
comme la vie enjôlée
mais je n'ai jamais vu Dieu
je ne pourrai le faire
qu'une fois dans les cieux
quand je n'aurai plus d'yeux

© kb

jeudi, octobre 13, 2005

A l'assaut du nouveau monde


La semaine passée à été témoin de débats passionnés relatifs aux assauts répétés, à la frontière des présides espagnoles en territoire marocain, par une "horde de subsahariens", sur ce que certains, en une mise en parallèle judicieuse ( Larbi entre autres) ont comparé à la ligne Maginot, séparant le monde riche du monde pauvre. Assauts qui viennent créer un nouvel antécédent de dommage collatéral, social, dans la mise en place de la conception du nouveau monde.
il est très difficile dans le cas social présent, où l'émotionnel se mêle fortement au rationnel, de ne pas faire d'amalgame et de tout relativiser par rapport à la couleur de la peau alors que le monde est en train de subir de profondes et pernicieuses transformations.
Les esprits ont été remodelés avec une accélération notoire d'une nouvelle conception de "l'humain" depuis la date fatidique du 11 septembre, événement dont l'exploitation à outrance à permis de fabriquer des "cerveaux disponibles". Le sens même de l'éthique et de la morale a été détourné à des fins inavouées causant par là même une putréfaction de la valeur humaine, amenant les esprits à "catégoriser" instinctivement les populations qui à leur insu sont en train d'être regroupées en "tribus".
La grande arme bien sûr, l'arme absolue serais-je tenté de dire, de toute cette machination planétaire n'étant nulle autre que, horriblement et simplement, "médiatique" qui prétend imposer une réalité par le moyen d'opinions et valorisations présentées comme vérités indiscutables.
Le nouveau monde en train de naître ne se souciera certainement pas ni de la couleur de la peau, ni de la race ni du culte mais de la capacité suzeraine des siens à dominer l'autre...chose pour laquelle le Maroc, en vassal forcé (position géographique oblige), vient prêter maladroitement allégeance dans l'espoir d'un ticket d'entrée, ne se rendant même pas compte qu'il vient d'être condamné par ses bayeurs à faire irrémédiablement partie de "l'autre côté du mur".


kb...au pied du mur

mardi, octobre 11, 2005

Tourisme ou tout risque?






L'aboutissement des négociations de l'Uruguay Round et la signature de l'accord du GATS intervenue en 1994 et ayant abouti à la création de l'OMC, n'a fait qu'accélérer le processus de globalisation qui caractérise aujourd'hui tous les secteurs de l'économie planétaire y compris le tourisme, déjà international par vocation.

D'ores et déjà, on estime que les pays industrialisés, qui ne représentent pourtant que 20 % des pays signataires de cet accord, bénéficient à hauteur de 70 % des revenus supplémentaires générés par cet accord.

Les effets de la globalisation se sont déjà fait sentir et s'accélèrent considérablement ces derniers temps notamment du fait des nombreux regroupements de multinationales. Ces méga entreprises tiennent parfois entre leurs mains les marchés de plusieurs pays et sont bien souvent plus puissantes que des gouvernements.

On observe déjà des privatisations massives dans les pays du Sud qui remettent des pans entiers de leur activité touristique à ces grandes multinationales occidentales dont toutes, à l'exception du français Accor, ont leur siège aux Etats Unis.

Les pays du Sud sont contraints d'ouvrir leurs frontières aux produits et services du Nord, en vertu d'une libéralisation du commerce. Ces importations sont payées en devises et aggravent un peu plus la dépendance de ces pays. Parallèlement, ces pays s'engagent dans le tourisme à outrance et, pour tenter de sortir des programmes d'ajustement structurel, ils développement des infrastructures touristiques souvent au détriment d'autres investissements plus urgents pour les populations locales.
A contrario, les pays du Sud n'ont quasiment aucun accès aux marchés du Nord en dépit de la libéralisation des échanges. Leur faible capacité d'investissement et une politique d'immigration très restrictive des pays du Nord freinent considérablement leurs implantations sur ces marchés.

La liste des méfaits de la globalisation ne s'arrête pas là. Présentée comme une panacée, un bienfait pour tous, la globalisation menace en réalité l'équilibre de notre planète au détriment bien entendu des pays en voie de développement. Malheureusement, le secteur du tourisme offre une des meilleures illustrations de ce que peut entraîner cette globalisation.

En d'autres termes même si l'on arrive à surmonter toutes les difficultés inhérentes aux grandes mutations actuelles dans le paysage touristique mondial et que le tourisme au Maroc connaisse les fastes d'une renaissance il s'avère quasi certainement que nous n'en tirerions que très peu, pour ne pas dire aucun, bénéfice puisque en fait nous n'aurions fait que travailler pour les autres.


kb...qui ne croit pas à l'amour universel en matière de tourisme

Soif

Nuages
infographie
de Nathalie Pontois



















au vent du nomade qui chevauche les dunes
j'accroche mes mots au sable qui s'endort

un bruissement de gerboise qui glisse
raconte le silence et son peson d'or

je rêve diurne

au soleil

l'ombre terrée sous mes pieds
l'eau tarie dans ma bouche
comme ma voix qui reflue
aussi loin dans mes souvenirs

horizon d'un désir

nuage qui pointe
présage d'eau claire
que la soif désaltère


kb

vendredi, octobre 07, 2005

Le clan Maroc




L'instinct "tribal", limité à l'environnement immédiat sous toutes ses formes, reste encore fortement ancré dans le comportement social du marocain, toutes classes confondues. Il pollue au plus haut point la perception de son appartenance à la "nation" en tant qu'entité politique et sociale, homogénéisée par une vision claire du concept "égalité" selon la déclaration des droits de l'homme (encore un référentiel exogène me direz-vous). Confusion d'autant plus présente que le religieux vient ancrer l'antagonisme identitaire qui oppose, dans un assemblage schizophrénique, le sujet et le citoyen. Je ne voudrai pas m'étendre outre mesure sur le contradictoire kafkaein que véhicule le terme "monarchie constitutionnelle" mais je dirais le plus simplement possible que dans l'état actuel des choses, alors que la frontière entre l'identité sociale et l'identité religieuse n'est pas clairement définie, il est difficile, aussi bien pour le pouvoir central que pour le peuple de ne pas succomber, l'un, à la tentation hégémonique et l'autre, à un excès de servilité. Les partis politiques, ou ce que l'on pourrait appeler "clans instables" n'étant qu'une excroissance maladive qui tente tant bien que mal de combler cette brèche interactive entre le pouvoir et le peuple. La France en tant que colonisateur avait bien comprit ce processus de pensée tribale prédominant et l'avait même exploité en le renforçant. Le pouvoir central actuel aussi...

kb...du clan blog

Vieil Octobre

"Octobre"
Huile sur toile de
Line Moro


















Un vol d’oiseau tire sur la mer une aura de brume sous les yeux larmoyants d’un ciel maternel. De son regard rougeoyant le jour mourant ameute nos rêves, nuages noirs aux pleurs faciles qui se désagrègent en volutes bleues sur ses dernières braises. Octobre est infâme au bout de nos vies...


© kb

mardi, octobre 04, 2005

Quête


















Au concave de la nuit
Dont le ventre est abîme
Un ciel convexe
M'écrasant sur la dune
L'attente toujours renouvelée
D'un regard que vient à peine apaiser
Le front voûté de l'univers

Je traverse mon désert ...

© kb

lundi, octobre 03, 2005

Le désir de croire

le "désir de dieu"(1) frappe des créateurs foudroyés par l'abscence de dieu. Surtout, le "désir d'Islam" (2) soumet, lui, des masses résignées à lal loi du prophète : alors que les églises chrétiennes s'exposent au doute, l'Islam assène les "certitudes d'une parole sacrée, non plus livrée par des évangélistes mais directement "dictée", dans sa lettre même, par le prophète (saw).

Les athées, enfin, ressentent la nécessité de ressaisir le flambeau nietzschéen (trop de consonnes dans ce nom) contre les vanités de cette "notion d'au delà qui ne fut inventée que pour déprécier le seul monde qui existe". Michel Onfray, dans un succès significatif, dénonce les convultions de la pénitence et l'hystérie de le rédemption (3). D'autres s'interrogent (4) - via Freud, l'anthropologie et la philosophie politique - sur les fondements de la croyance, sur l'inachèvement de l'homme, éternel "prématuré", qui lui fait inventer un "surnaturel auquel il veut croire comme s'il existait vraiment". Et il serait superflu de mentionner la kyrielle de thaumaturges, gourous, ésotériques en tout genre, pisteurs du Grand Secret, adeptes des temples solaires et autres Vinci Code qui n'ont cessé de croire en Dieu que pour croire désormais n'importe quoi.
Seuls demeurent, dirait-on, à l'écart du bruit, "ceux mentionnés aussi bien dans le coran que dans l'épitre aux romains de St Paul, "qui sans autre loi que leur conscience, accomplissent la loi de dieu".
Dans l'humanité nouvelle, Dieu, reconnaîtra les siens

(1) "le désir de dieu", de jacques Chessex
(2) "le désir d'islam", de Martine Gozlan
(3) "traité d'athéologie", de Michel Onfray
(4) "on achève bien les hommes", de dany-robert dufour


kb...synthétiseur qui vous économise le prix de 4 volumes