MA ROQUINERIE

"laissez l'onde aller légère aux sources du souvenir...c'est là que se trouve le meilleur à venir" kb

vendredi, juin 22, 2007

Les chants du monde



1.

il y eut d'abord l'eau
ensuite le vent
carressant l'onde
à lui rider la peau
pour enfanter le ciel
sans couleur
sans douleur
un ballon en hommage
offrande des étoiles
s'accrocha au ciel
on l'appela soleil...








2.










aux rayons d'un ballon qui se dégonfle
aspiré en cinabre par la mer
le ciel s'ébroue des cendres du jour
soudain
il plut la terre







3.

la pluie à laissé un grand trou dans le ciel
noir
le jour, effrayé
s’enfuit sous les paupières de l’horizon
maudissant celle que la lune
venue on ne sait d’où
appela « nuit »









4.

ourlée de jour
l’aube se lève
comme le voile d’un rêve
découvre les montagnes
sombres lèvres
et amas de cendres
qui soupirent la vie






5.

puis vint l’arbre
frère des montagnes, et du temps
plantant ses racines dans le ventre de sa mère
il tend ses bras suppliant
la clémence du père
azur
qui s’étire à l’infini









6.

Puis vint ton regard
mirroir de l'infini
c'est là que je suis né







khalid benslimane

vendredi, juin 08, 2007

Pardon m’sieur z’avez pas vu mon fez ?


Jhonny Clegg- Festival des musiques sacrées de Fes (juin 2007)












« Une sacré musique n’est pas toujours une musique sacrée »
La fourmi à la cigale, été 1654


Sacrée musique me festivalais-je à chanter en dodelinant de la tête…
Moi m’sieur chui zoulou et fier de l’être répondis-je à l’autre copain dans un style passé simple, sans pedigree affiché en diadème sur la tête ni parfum de cocos number five au relent de rolex. Moi m’sieur chui zoulou, ni blanc ni noir juste un peu cassé, au rythme du tempo « 3ala wahda wo noss », je coltine mon noss noss à travers la foule frôlant un mamelon qui se voulait distant sous son phare-ajout sans y parvenir vraiment, une fesse infiniment tendre sous un froufrou de robe à fleurs et d’une peau toute en tâches de rousseurs sentant bon le pêcher … « oh pardon » me fait la dame en prenant le temps d’attendre, tout contre mon épi, que l’épicentre du tremblement agitant dangereusement mon verre revienne au degré sans tâche sur l’échelle de beaufort…et musclé, j’hume son parfum dans l’attente et balance au rythme de ses hanches, une invite à la danse… Le noss noss se calme, je passe mon chemin, contourne sa déception, ma place est trois rangées plus loin. Sur la scène l’Afrique se déhanche sous les notes blanches d’une mélodie noire…
Moi m’sieur chui zoulou, p’tet pas aussi noir que Scipion mais tout autant que Clegg, jusque dans l’âme de la terre, jusqu’au son du tambourin qui ajuste le baobab comme un souffle divin égrenant la pluie dans un vers cristallin. Je dodeline de la tête. Mon verre dodeline son jus jusque sur mes chaussettes…brûlantes. « Pardon » me fait l’homme aux pieds en croco qui regardait ailleurs, trois rangées plus loin, le croupion d’une dame qui dansait l’africain à l’échelle de richter…
Moi m’sieur chui zoulou et au rythme divin d’une musique sacrée je ne cessais de part donner…pardonner sans limites, en refrain…
Et Jhonny Clegg chantait…un truc qui m’colle encore au cœur et au corps….
C’est que moi m’sieur chui zoulou…jusque sous mon fez……


kb...zoulou men 7daya

vendredi, juin 01, 2007

20000 lieues dans le shplouc ou la lettre à Leblase



J'avoue que le but primaire (et loin d'être primate puisque ne véhiculant aucun échange en monnaie de singe) de ce post, est de promouvoir le blog de Leblase, en proie à la démangeaison du p'tit doigt sur la souris en purulence gratteuse encline à la suppression définitive de son shplouc...ce qui serait une grosse perte pour la blogosphère mondiale. je sais qu'on en arrivera tous là tôt ou tard mais faisons durer un petit peu plus longtemps le plaisir.








Cher Leblase,

Très content d’avoir retrouvé mes chaussons, je festoyais l’évènement à grands coups de reins allègres dans ce jeu primaire et Ô combien primordial de la bête à deux dos, rendant ainsi le plus naturel des hommages aussi bien à la vie qu’à mon affable compagne qui supportait sereinement depuis de longues années déjà mon multitribulationnisme égareur de chaussettes.

Pourtant, tout concentré que j’étais dans ma noble tâche à toucher le fond, une partie de moi, apparentée à la matière spongiforme que d’aucuns identifient sous le nom de cervelle, ne pouvait se détacher, par je ne sais quelle cyber-atteinte, de ton abyssal questionnement qui tout en cherchant à toucher le fond des choses à la manière d’un capitaine naît mots , se révélait à moi, en même que l’explosion libérant mon « Kundalini », dans toute sa détresse sous jacente

- mon dieu ! soufflai-je dans mon tuba

- ouiiiiii ! répondit dans une intonation scaphandre, celle que tu personnifias sous un stéréotype fatmique

Elle était pourtant loin de s’imaginer qu’outre signifier l’atteinte d’un plaisir certain, la formule émise en râle, n’en véhiculait pas moins une profonde compassion pour l’être humain qui transcendait la virtuelle appellation de Leblase et qui formulait, inconsciemment, son appel de détresse à la manière d’un homme appartenant désormais à la mer.


"Ce coup-ci, je crois que j'ai touché le fond"

Leblase, sous le bonnet de J.Y Cousteau


Pourtant je ne connaissais même pas son vrai nom. Mais avons-nous besoin d’un nom pour donner libre cours à notre élan compassionnel ? Je le connaissais seulement par ses écrits, comme je connais, et conçois, Laseine tel un frère que j’aime par le lien d’une mémoire culturelle ancestrale qui nous relie faisant qu’une part de chacun existe dans l’autre.

« J'espère que vous n'allez pas passer votre vie sur le Net.
Mais il est possible que vous y passiez votre mort. »


C’est sans aucun doute ce préambule qui me mit la puce à l’oreille et me poussa au grattage furibond, outre auriculaire, me poussant à entrevoir que le taulier se parlait en fait à lui-même et que dans un assemblage kaléidoscopique, nous étions des fragments de miroir ou chacun tente de s’entrapercevoir.

Dans cet amalgame émotionnel, je réalisai qu’une partie de moi (et là c’est pas des chaussons) vivait désormais sur le net. Cela voulait-il dire qu’une partie de moi était en train de mourir dans le réel de ma vie ? Que toute implication de plus en plus active dans le net revenait à une démission du réel ? Sommes nous effectivement en train de suivre le pernicieux cheminement menant à je ne sais quel temple du soleil dans un inexorable processus d’in-sectisation ? Quels seraient alors les moyens d’une dé-insectisation ?

Cher Leblase, frère de secte, je sais! Là où j’étais censé apporter quelques fragments de réponse je ne fais encore que creuser dans le questionnement mais, comme tout le monde le sait désormais si bien grâce à ton merveilleux shplouc :


"c’est en creusant qu’on touche le fond"


Et s’il est un mythe qui a encore de l’avenir, ce sont les SECTES….et croyez moi ou non le meilleur SECTICIDE reste l’ANTI-MYTHE

peut-être alors deviendrons frères (soeurs pour complex* suite à sa transformation) pour de bon...


kb…en plongée

* Complex : troglodyte du shplouc Leblasien