MA ROQUINERIE

"laissez l'onde aller légère aux sources du souvenir...c'est là que se trouve le meilleur à venir" kb

jeudi, avril 05, 2007

Les contes du printemps...


















En parcourant mes archives je suis retombé sur ce conte et comme la route menant à mon bureau (en rase campagne) longe de nombreux champs où foisonnent des coquelicots, j'ai eu envie de le reposter là pour vous souhaiter un beau printemps...

le conte des colchiques

Sur un haut alpage oublié de grand âge, des colchiques blanches, du haut d'une butte, regardaient de haut un petit coquelicot emprisonné dans les blés. Elles le toisaient de leurs vénéneux regards ricanant à qui voulait bien les entendre de sa truculence rubescente.
- "carminé de malheur! Tu nous brouilles la vue de ton écarlate couleur" lui criaient-ils à longueur de journée.

A chacune de ces railleries malsaines, les blés, fiers de leur allure superbe, partaient d'un rire gouailleur faisant onduler le champ de vagues à la blonde couleur.
- " qu'il est laid avec ses oreilles cramoisies, son corps frêle et velu ...et son nez noiraud!"

les blés, outrecuidants à outrance, passaient leur temps en courbettes et révérences.
- "que vous êtes beau ce matin!, vous semblez avoir pris quelques grains" disait l'un.
- " vous même semblez prendre du poil de la bête avec votre épi en faîte" renchérissait l'autre. Mais pour le gentil coquelicot ils n'avaient que dédain. Leurs propos à son égard n'avaient nulle retenue pour le cibler de leurs dards.
- " Nain rougeâtre, excrément de vache acariâtre, quand cesseras tu de nous traîner dans les pattes?"

Le pauvre coquelicot supportait stoïquement tous ces maux, priant chaque soir tous les saints de lui réserver meilleur destin. Ainsi passèrent les printemps à rougir la petite fleur d'indicibles tourments jusqu'au jour où, par on ne sait quel hasard , la vache pâquerette, préférée de son maître, vint traîner ses pas en quête d'un meilleur repas. Cette bête au grand cœur adorait les fleurs. Des colchiques, elle n'en avait jamais vu si bien que de toutes elle s'en était repue. Mais voilà que l'inattendu festin l'affuble d'un funeste destin. Elle va et vient à travers le champ de blé incapable de retrouver son chemin. Prises d'atroces souffrances, ses entrailles ensemencent le champ d'une vénéneuse engeance, libérant sa bonne âme en giclées de diarrhée infâme.

Apres avoir longtemps cherché sa génisse tant aimée, mestre jacquemin arpenta finalement les pas de l'occulte chemin ayant mené les broutages de sa vache volage vers cet exotique repas ayant causé son trépas. De sueur en nage, il fulmina de rage la voyant crevée là, entre les colchiques. Il cracha sa chique et jura par tous les diables de l'enfer que ces fleurs sorcières en essuieraient les revers. Il fit venir ses frères, arrosèrent de poix toute la butte délétère et y allumèrent un feu nourrit pour qu'aucune de ces fleurs pourries n'y pousse jamais plus. Les blés éternels, effrayés, se dressaient sur leurs tiges frêles de toute la hauteur de leur épis pour voir ces étranges créatures qu'ils n'avaient jamais vu.
- "c'est à cause de ces colchiques de malheur que l'enfer s'abat sur nous en cette heure!" disaient certains. Le petit coquelicot, par sa taille naine, ne pouvait rein voir de la scène.
- "piétinons le coquelicot! C'est un cousin de ces sorcières, il ne nous apportera que misère" Le bruit provoqué par les blés qui ondulaient pour piétiner la fleur troublée attira l'attention du manant qui, apaisé, remarqua la beauté du champ
-" je n'ai jamais vu pareil terrain. Il me rapportera sûrement de bons gains"

comme quoi à tout malheur quelque chose de bon. Le paysan avait longtemps souffert de l'aridité de la terre. Il en remercia longuement le bovin, appela ses frères et cousins et entreprirent d'étêter les blés beaux de toute la force de leurs faux. Plus rien ne poussa désormais sur cette terre brûlée par la poix incendiaire et les fèces toxique d'une vache pubère. Plus rien à part une multitude de coquelicots rougeoyants qui régnèrent en maîtres éternels sur cette terre tant belle.

© kb

2 commentaires:

  • À 3:05 PM , Blogger Loula la nomade a dit...

    Et ils découvrirent la recette du bonheur. Un jour, alors que Jacqemin s,ennuyait il fait pratiqua une entaille sur la papsule d'un pavot et s,écoula une sorte de latex. Le lendemain, il toucha au latex qui avait bruni et y gouta (oublie les accents, mon clavier est fou). Il fut pris d'une douce sensation. Et voilà comment Jacquemin se retrouva seigneur enfin un des seigneur du cartel shbilkclouckbidouck:-)
    Tjrs un plaisir que de te lire.
    Loula sous la tempête de neige
    Mwah

     
  • À 4:38 PM , Anonymous Anonyme a dit...

    Jacquemin, un des seigneurs du cartel shbilkclouckbidouck, et nous tous te remercions, trés cher Kb, et te souhaitons de meme un beau printemps...

    dima...ou les contemplations printanières

     

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