MA ROQUINERIE

"laissez l'onde aller légère aux sources du souvenir...c'est là que se trouve le meilleur à venir" kb

mardi, août 01, 2006

L'amour à l'épine

"L'amour à l'épine"
toile de Willam Adolphe bouguereau



















Je suis né au belvédère à Casablanca, un quartier, à une certaine époque, riche en arbres. Ces arbres ont longtemps pour moi, délimité seulement les rues principales et tendu leurs vieux troncs cerclés de ciment aux chiens-promeneurs de l'aube grisâtre. L'écorce qui accueillait nos cœurs transpercés, nos aphorismes péremptoires, c'étaient nos bureaux d'écoliers. Tapi derrière un livre dressé, un audacieux parvenait parfois à inscrire de la pointe de son compas, un poème tout entier pour sa dulcinée. Un quatrain à l'encre violette attira un jour mon attention et je me sentis soulagé de ne pas en être l'expéditeur afin de ne pas attirer un autre genre d'attention (pas des plus agréables) chez ma charmante enseignante à qui je témoignais un amour candide.

"On se veut, On s'enlace, On se lasse, On s'en veut"

On se veut...vouloir l'autre comme on veut son pain, avec la certitude qu'il nous le faut, avec la servitude qu'il nous le faut...

Le manger, l'assimiler pour ne faire qu'un, à condition que ce soit moi! Car cette belle complétude dans laquelle je pensais m'enrichir des qualités de l'autre, me devient peu à peu insupportable. Ce qui me plaisait chez lui est vraisemblablement ce que j'ai renié ou refusé d'exploiter en moi. En d'autres termes, ce qui me fascine chez l'autre est exactement ce qui me terrifie pour moi.

L'assimiler, c'est prendre un risque...d'indigestion.
On s'enlace, on s'embrasse et très vite on s'embarrasse!...surtout elles où l’embarras devient « cloque »…
Mais tout cela se joue à notre insu. Le problème avec l'inconscient, c'est que s'il était conscient, on ne l'appellerait pas l'inconscient...

Lorsque je ressens ce mal-être, j'évoque la déception: " Tu as tellement changé!" ou la lassitude: "tu ne changeras donc jamais!".

Je ne sais pas trouver ce regard réflexif qui me ramènerait à moi même. Comme un adolescent dépité devant une image pieuse retrouvée dans un missel et dont l'ange au drapé couleur dragée n'évoquerait plus aucune rêverie, je crie à la supercherie.
Devant cette image affadie, racornie, je t'en veux. Littéralement, "je te veux du mal".

Je te maudis pour te punir du mal que tu me fais, quand je ne veux pas voir comment je me fais du mal à travers toi. Je me fais du mal en refusant le travail d'intégration que tu me proposes.

En me précipitant vers une autre relation où tout semblera de nouveau possible. En croyant évoluer, quand j'avance toujours plus loin, peut être, mais jamais plus profond...

Je m'en veux de t'en vouloir mais je ne peux pas te le dire puisque je ne le sais pas moi-même…


kb....dans l'adour *

(*) adour = amour douloureux :)

12 commentaires:

  • À 2:18 PM , Blogger l'élogieuse des mots a dit...

    Finalement, on a beaucoup en commun, le pays d'origine inclus.. Ma meilleure amie habitait au Belvedere.. Moi, par contre, j'habitais à Anfa.. !!

     
  • À 2:31 PM , Anonymous Anonyme a dit...

    bonjour...et merci d'avoir Rhéa git aussi promptement à ce post :)
    sympa ton blog

    kb...Rhéactionnaire :)

     
  • À 3:07 PM , Anonymous Anonyme a dit...

    - Tiens on dirait la gueule de bois ! ou un 21 Avril émotionnel :)

    - « On se veut, On s'enlace, On se lasse, On s'en veut » --> c’est le contraire de ma phrase fétiche (que j’ai inventée et qui est grammaticalement incorrecte). Elle qui dit (ma phrase) : « De quoi, de qui est-ce l’Histoire ? …. Rien n’est plusieurs fois ». Des fois et des fois seulement j'aimerais que les gens résisitent un peu contre le « plusieurs fois ».

    - A y réflichir, et pourquoi pas : « On s'en veut , On se lasse, On s'enlace , On se veut » ? tant à remonter le temps tu aurais du aussi inverser le bel ordonnancement des choses Kb. Je t’avais pas dit ? j’ai horreur du bel ordonnancement des choses.

    - Kb, heureux celui qui vit (qui a vécu) un amour douloureux. Cela fait mal certes, mais ce sont des sensations … fortes. Le Nirvana. Comme la Coke. On y survit.

    Dis KB sérieux là, un chagrin d’amour ? une simple (et très belle) création littéraire ? tu m’inquiètes là !

     
  • À 3:23 PM , Anonymous Anonyme a dit...

    ni l'un ni l'autre...juste une observation aigue de la majorité aimante...ou aimantée..ça dépend du champ attractionnaire ou tortionnaire en fonction du cas :))))

    personnellement, serein comme je suis, je suis pour l'amour canari où gai comme un pinson je fredonne mes chansons..

    j'aime bien alain barrière qu passait des heurs à regarder la mère....v'la que je parle comme la bélière maintenant :))

    kb...vieux jeu

     
  • À 3:44 PM , Anonymous Anonyme a dit...

    l'Adour aprés le passage chez l'Adoul : c'est pire...

    dima...Bd-Zerktouni

     
  • À 3:44 PM , Anonymous Anonyme a dit...

    KB

    Ne change surtout pas.
    Cette sérénité est denrée rare, surtout de nos jours où des claculatrices ont remplacé les coeurs des hommes.....et surtout des femmes.
    Roucoule mon ami, roucoule...des romances qui feront briller les yeux de ta bourgeoise.

    FZ....sur un nuage ;)

     
  • À 4:25 PM , Anonymous Anonyme a dit...

    dima!!!! t'es à casa?????

     
  • À 4:28 PM , Anonymous Anonyme a dit...

    à moins que ça ne soit mà "la chute de ta tête" comme on dit chez nous :)
    masqat arr'as :)

     
  • À 9:48 PM , Anonymous Anonyme a dit...

    Nan! si j'y étais je me serais invité chez toi pour partager avec toi un festin kbiste ;) et ce n'est que partie remise... chez toi ou chez moi.

     
  • À 4:03 PM , Anonymous Anonyme a dit...

    Walou, juste pour dire que je viens de découvrir ton texte et que j'ai aimé les quelques lignes où tu évoques Belvédère et ses arbres… Je ne suis donc pas la seule à me souvenir des arbres de mon enfance et des lauriers du boulevard Emile Zola qui ont été, un jour, un matin, déracinés sans états d'âme. J'aimais caresser leurs fleurs, le temp de traverser, cartable au dos. Il y a longtannées, j'ai habité bilvidir…

     
  • À 8:27 AM , Blogger kb a dit...

    Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

     
  • À 9:25 PM , Anonymous Anonyme a dit...

    la vie n'est k1 souvenir parfois un bon et parfois un douleureux , dc rapellons ns de l'amoue kom un bn................

     

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