MA ROQUINERIE

"laissez l'onde aller légère aux sources du souvenir...c'est là que se trouve le meilleur à venir" kb

mercredi, septembre 14, 2005

Desiderata apolitique


Comme j'en avais parlé dans un post antérieur dans lequel j'annonçai le programme des mois à venir, et après avoir consommé, non sans quelques embardées poétiques, le mois de la nouvelle, nous voici en plein dedans du mois de la rentrée, présagé comme propice au discours politique. Et en cette matière, comme dans tant d'autres, j'ai le vilain défaut de transcender dans mon approche analytique… donc je vous préviens, je ne vais pas y aller avec le dos de la cuillère



Pouvons nous survivre (vivre est un concept inconnu de la majorité marocaine), en tant que nation, sans roi?

Toute la problématique socio-politique marocaine réside à juste titre dans ce questionnement.
Je ne sais pas si vous mesurez toute la portée dramatique de la chose mais ce questionnement viens mettre le doigt exactement sur cette protubérance maladive qui obnubile toute la perception identitaire, politiquement parlant, qui engendre ce que l'on pourrait appeler "le besoin d'illusion des classes moyennes".

Je suis certain que beaucoup d'entre vous effleureront cette altération perceptive en qualifiant l'attitude réactionnaire du peuple comme conséquente à la peur…oui la peur. Seulement nous sommes nous demandés (je m'inclus dans le lot de la classe moyenne) ce que nos peurs masquaient de nos désirs? Dans une approche globale (plus sociologique que politique) observons comment nos désirs avaient fait germer nos peurs. Si je désire être dans les bras de ma mère, j'ai peur qu'elle ne me repose dans mon berceau. Si je souhaite posséder quelque chose, je crains de ne pas l'obtenir ou de le perdre. Peur et désir sont comme concave et convexe, l'un ne va pas sans l'autre…

Et comme les extrêmes se rejoignent, j'ai aussi peur de ce que je désire ardemment. Lorsque j'ai peur de vivre, j'ai peur de ne pas avoir peur de vivre…je me méfie de mon désir, je ne fais pas confiance au jaillissement de la vitalité qui est en moi. Je suis infidèle envers moi-même et je finis par m'enraciner dans la croyance que c'est ma peur qui me trahit!
Nous ne pourrons nous débarrasser de nos peurs sans nous libérer de nos désirs. Nous croyons en être libre parce que nous les avons travestis. En quoi? En peurs! Le seul chemin qui nous guidera vers l'unité à laquelle nous aspirons, c'est de reconnaître nos désirs et de les vivre.
Ainsi, dans ce travail inconscient de travestissement de nos désirs et aspirations profondes en matière de jouissance de nos droits sociaux, nous avons greffé aux plus puissants pourvoyeurs d'illusions du système capitaliste que nous subissons, l'illusion ultime d'un garant en la personne du ROI, position que le système monarchique s'est évertué avec talent à ancrer irrémédiablement en constitutionnalisant sa sacralisation.

Le système scolaire et universitaire entretient l’illusion de l’égalité des chances des enfants en matière de réussite et de promotion. Le système médiatique entretient l’illusion du pluralisme d’opinion et de la liberté d’expression. Le système politique entretient l’illusion que le véritable pouvoir est encore politique, et la présence du roi entretient l'illusion de la garantie de cette architecture.

Dès lors notre esprit peut concevoir, voir accepter, la substitution d'un des systèmes sus cités tant qu'il y a au dessus un garant qui préserve le respect de nos droits dans tout nouveau système alternatif, mais peut difficilement, voir pas du tout, accepter la substitution du garant.

Alors! Pouvez vous me répondre? Avez vous peur de ce que vous désirez vraiment?

Personnellement je ne puis vous répondre que ceci : Vivre ses désirs, c'est peu à peu les structurer pour y découvrir dans la transparence de l'attention, le désir plus profond qui nous anime, la soif plus vive qui nous met en chemin. Ce désir là ne connaît pas son contraire; il ne connaît pas la peur…et surtout n'a pas besoin d'un garant puisque nous sommes les seuls garants de ce que nous voulons être.

kb...assureur sans garanties

12 commentaires:

  • À 5:12 PM , Blogger Loula la nomade a dit...

    KB mon pote,

    Ton Desiderata apolitiquem'a fait penser à un poème de Sohrab Sepehri, le grand poète iranien. Si ma mémoire est bonne cela va comme suit:
    Une ride plie la face d'un étang
    Une pomme roule sur la terre
    Un pas s'arrête la cigale chante
    Une rumeur un éclat de rire
    festin desservi sitôt achevé
    Un sommeil monte de l'oeil vers le ciel
    Un passant part seul un passant s'en va sans nous
    Une chaîne se rompt j'en suis le maillon
    Une cruche se brise j'en suis le contenue
    Et cette pierre a-t'elle un lien avec moi?
    Et cette abeille volera-t'elle vers moi
    Une image s'ouvre où est donc le miroir?
    Un sourire fleurit où sont donc les lèvres?
    Une houle se dresse où est donc la mer?
    Je hume partout des baumes et c'est l'odorat même qui nous embaume
    Tout nous vient de tout côté, tohu-ci bohu-là
    Je m'en vais déjà au large
    Et Il revient Il revient

     
  • À 7:16 PM , Blogger kb a dit...

    Loula...tu bottes en touche? :)

    kb...libre arbitre

     
  • À 7:34 PM , Blogger Loula la nomade a dit...

    KB,

    A défaut de manier le pinceau, je me pratique au menuet:-)

    Loula... de bout en bout

     
  • À 9:43 AM , Anonymous Anonyme a dit...

    …….mais qu’est ce que tu as bu hier ? C’est quoi ce délire ? Pardon, c’est quoi ce désir ? J’ai lu, re-lu, re-re-lu (oh non, je ne dirai pas que je n’ai rien pigé, parce que - jouabak 3and nia bak – tu me rétorquerais aussitôt, soit, si tu es gentil : « t’es taré ou quoi ? », soit, si tu es cynique – et tu l’es à mort – « t’as peur, hein ? répond ! ») … je reprends… donc, après avoir lu, re-lu, re-re-lu, j’avais envie de te demander, cyniquement à mon tour, et je vais le faire : « à quoi tu joues, mon frère ? » ( tu vois que déjà le fait que je te frangine à moi, prouve, d’une manière majestueuse, sans peur et sans crainte, que je n’ai pas la trouille. T’es d’accord ?). Oui, c’est vrai, camarade ( là, je t’enfonce), pourquoi tu nous poses, à nous, tes soit-disant ami(e) s ( t’as vu Loula, ma sœur, ce qu’il nous fait ? « botter en touche » ? C’est à lui qu’il faut botter l’arrière du « boot ») cette question si saugrenue, question qui n’est, à mes yeux, ni une question pertinente ( au fait, Nantes joue contre qui ce dimanche ? ), ni une question à propos ( au fait, à propos d’à propos, rappelle-moi que je te raconte une blague à ce propos). En plus, tu nous sommes d’y répondre. En somme, en nous sommant de la sorte, tu ne cherches, à mon avis, qu’une seule chose : qu’on nous assomme. C’est ça, au fond, n’est-ce pas, « ton désir le plus profond » ? Alors, répond ! Tu as peur, hein ? Avoue ! N’aie pas peur ! Je t’assure et je te garantis ( 6 mois sursis pas plus) que t’auras rien ( il y a un service après vente spécialement dédié à des désirata-ta de ton genre). Et comme on dit chez les zoulous : au pays des « abeugles », personne n’est roi. A propos, c’était quoi ta question ?
    laroussi… roi des abeugles

     
  • À 12:03 PM , Blogger kb a dit...

    Tu sais mon coco...t'as pas à avoir peur. je crois que cette attitude réactionnaire est dépassé depuis longtemps. Le pouvoir politique (sous toutes ses formes : monarchie, démocratie, dictature,république...etc)n'est plus qu'un leurre et le vrai pouvoir est ailleurs.Nous sommes victimes d'une grande imposture...à l'échelle mondiale, tous peuples confondus.
    T'as qu'a faire le ménage dans tes méninges et les faire travailler à plein pot(de chambre) tu constateras par toi même (je sais que t'es très intelligent même si tu fais tout pour nous le cacher)que ça serait tout de même le comble de la grossièreté en matière d'imposture que le Maroc n'ait entreprit son programme de privatisation qu'avec l'avènement de la gauche au pouvoir. Ainsi donc le système politique entretient l’illusion que le véritable pouvoir est encore politique et, en l’occurrence, qu’il est non seulement démocratique mais à gauche. De toutes les impostures caractérisant le monde dans lequel nous vivons, celle-ci (ça reste à prouver bien sûr) est peut-être la plus énorme. Voudrait-on nous faire croire qu'au Maroc, le parti socialiste en est, de yousoufi à laalou, le principal et inlassable artisan? (pardon à El hariry mais en ce moment je suis assailli par le doute). La question n’est pas de savoir dans quelle mesure ces hommes et ces femmes qui se sont emparés de la social-démocratie marocaine sont des usurpateurs conscients qui abusent délibérément de la confiance de leurs électeurs. Sociologiquement, cette question est subalterne ici et on peut même leur faire l’honneur de croire qu’ils/elles sont animé(e)s de convictions sincères. Il n’en reste pas moins que ces gens soi-disant de gauche se font élire par le "peuple de gauche" pour faire une politique de droite que des politiciens de la droite classique auraient plus de mal à faire accepter. C’est très exactement de ce type d’alternance, sans péril parce que sans conséquence irréversible, qu’a besoin le système capitaliste actuel, c’est-à-dire de deux versions alternatives d’une même politique, sur le modèle américain qui n’a jamais toléré qu’un seul type d’opposition : l’opposition dans le système entre deux partis siamois. Moyennant quoi, le Maroc peut être gouvernée par la social-démocratie sans que le système capitaliste en souffre si peu que ce soit. Bien au contraire, il ne s’y est jamais si bien porté et l’an 2004 a vu les profits des grands investisseurs battre des "records historiques"… tandis que le fameux fossé entre les plus riches et les plus pauvres a continué à se creuser un peu plus.
    Il serait évidemment facile de se livrer à une charge féroce contre cette "classe politique" qui est en train de tuer littéralement la politique pour lui substituer des techniques prétendument "neutres" et "modernes" de gestion de l’ordre établi. Ses travers, son exhibitionnisme sans pudeur, sa soif d’honneurs et de titres, ses insuffisances intellectuelles et morales, ses reniements, sa démagogie roublarde, ses compromissions et ses acoquinements, et, par-dessus tout sa tartuferie, prêtent aisément à la satire. Mais telle n’est pas mon intention, parce que ce type de critique ad hominen, qui peut trouver sa place et sa justification ailleurs, ne me paraît pas approprié ici, dans une optique qui se veut proche de l’analyse sociologique. En effet, à trop insister sur les traits caricaturaux du personnel politique, nous risquerions de perdre de vue les ressemblances que ces hommes et ces femmes ont avec nous, et de méconnaître que ce que nous condamnons chez eux n’est à bien des égards qu’une manifestation particulièrement voyante de propriétés que nous avons en commun et que nous devons ensemble à notre appartenance à l’univers des classes moyennes (avec des accentuations en plus ou en moins selon les positions initiales et les trajectoires parcourues).

    kb...times are changing

    ps: t'as pas à répondre...ma question était plus une tentative de me dire que l'attente d'une réponse

    on devrait se prendre un café toi moi...et parler bisharaha..si elle veut bien se joindre à nous :):)...en attendant novembre bien sûr qui nous ramènea une bonne odeur de patate

     
  • À 4:26 PM , Blogger Loula la nomade a dit...

    KB & M.L.,

    Bon, mon oeil se remet de l'injection de xylocaine et je viens lire en profondeur ce que je n'ai pas encore eu le temps de vraiment lire.
    Mais qu'avez-vous bouffé tous les deux? Surtout ne me foutez pas la trouille car vous êtes parmi les lascars que j'aime lire, alors me faites pas le coup 3afakoum.

    Ceci dit, j'abonde dans le même sens que KB (dernier commentaire) en ce qui concerne le gvt de l'alternance, je pense que ce gvt avait les mains liées, s'est vu attaquer de toutes parts, n'a pas eu une réelle liberté de maneuvre. Plus encore, quand un chef de gvt ne peut choisir ses ministres et quand ces derniers viennent d'horizons diamétralement opposés il est certain que rien ne sera accompli.
    En ce qui concerne Vivendi, les eaux etc... La famille Bronfman y a perdu toutes ses plumes comme actionnaire principal car au lieu de recevoir des sous ce sont des actions qui ont chuté provoquant ainsi la débâcle même au Canada.
    Nous sommes dans une course néo-libérale des plus sauvages, des plus sanglantes. Il est donc temps de refuser de se soumettre au bon vouloir des grands magnats qui ont la main mise sur la majorité de l'économie globale et de leurs consorts qui s'enrichissent dans leurs pays respectifs.
    Puis, il y a le fameux libre échange qui finira par tuer nos variétés de céréales et autres production du terroir, mais enrichit déjà ceux qui ont déjà un pied dans la porte.
    Bref, il nous faut plus de transparence dans le système. Le Maroc n'est pas le seul pays atteint de cette lacune, nous sommes tous en train de passer par la moulinette.

    Times are certainly changing, but please do please keep the few goods times among ourselves too.

    Loula qui s'ennuie déjà de ses deux lascars.

     
  • À 4:44 PM , Blogger kb a dit...

    M.L...ne vas surtout pas dire qu'il ne se passe rien cette rentrée:)
    moi je trouve qu'elle démarre plutôt sur les chapeaux de roue!
    je subodore même un automne tres cérébral

    kb...pour l'mokh mcharmel

     
  • À 4:49 PM , Blogger kb a dit...

    Loula...injection de xylocaïne???

    t'as toujours ton coquard à l'oeil gauche??? :) :)


    kb...homme bleu

     
  • À 6:26 PM , Blogger Loula la nomade a dit...

    KB,

    T'as vu juste, effectivement mon oeil gauche, enfin ma paupière. Bref, it is done,l'effet de la xylocaïne est parti. Je te dis pas, j'ai conduit dans la brume, vision floue. Mais c'est fini:-)

     
  • À 6:36 PM , Anonymous Anonyme a dit...

    Eh kb et loula ! Au lieu de vous chamailler au vu et au nez de tout le monde, allez plutpôt vous rincer l'oeil (et le bon !) du côté de chez...
    laroussi...contaminé

     
  • À 11:08 AM , Anonymous Anonyme a dit...

    Je fais une lecture de tes billets dans le mauvais sens "chronologique".

    J'ai dit plus haut, dans un autre commentaire, que les marocains, grâce (ou à cause de) à la désinformation, ne perçoivent pas ce monde de magnats qui tirent les ficelles du Monde.
    Un Monde d'ailleurs assez obscur.

    La question de KB est pour moi importante, dans le sens où il nous faut identifier ce que nous désirons, et ce que nous désirons est opposé à ce que nous vivons, au quotidien... et ce désir , faute de temps, doit jaillir, prendre forme et évoluer.

    Pour être plus clair, la politique, dans nombreux pays du monde, ne joue plus un rôle dans le choix des stratégies économiques des Etats, c'est le cas du Maroc depuis le PAS et sa faillite, et c'est le cas des pays de l'amérique latine... c'est le cas aussi des pays du Nord, la dernière sortie d'ailleurs du ministre de l'économie français face aux magnats de pétrole illustre la faiblesse , et surtout le manque de volonté des politiciens.

    Pour cela, je pense sincèrement qu'il faut regagner le champs politique et savoir dire non, savoir s'opposer à ces mesures, à ces privatisations qui sont nocives pour nous, et surtout pour les générations à venir - à qui j'espère un Maroc meilleur.

    Regagner le champs politique.
    Cela ne peut se faire que de deux manières : soit , avec une once de volonté de la part de ces polticiens, qui doivent quand même avoir peur pour "leurs têtes", et essayer de tirer les gens vers le haut, avec un peu de populisme, soit par the "people" qui, à mon sens, devrait sortir de sa léthargie, et s'activer, se regrouper, résister .. désobéir.

    Dans de nombreux pays dans le monde, il y a quelques espoirs, çà et là, des individus essaient tant bien que mal de regagner le champs poilitique et éconmique délaissé par leurs anciens dirigeants, et salis par la corruption et la pauvreté.
    Je pense notemment à ces argentins (cf Monde Diplomatique de Septembre 2005 - article Occuper, résister, produire) qui ont repris les entreprises fermés par les riches et ont relancé la production pour survivre et surtout créé une dynamique économique (et sociale) dans ce pays.

    Je termine ici sans conclusion.
    J'espère avoir été clair.

    Et excuse moi kb d'avoir été long.


    AYoub

     
  • À 11:41 AM , Blogger kb a dit...

    je t'en pries Ayoub...tu peux y vasyre à ton aise...en long et en large


    kb...permissionaire

     

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