MA ROQUINERIE

"laissez l'onde aller légère aux sources du souvenir...c'est là que se trouve le meilleur à venir" kb

samedi, juillet 30, 2005

Le chant du muezzin


une toile de Jean-Léon Gérôme
1865
















C’est la nuit que la lune s’abreuve d’une langue livide à fendre l’océan. La soif du loup n’est rien au désir qui hurle en silence, lorsque les portes du sommeil ouvrent l’infini du regard où s’échappent tous les secrets. Quelle ligne de rêve mène vers demain ? Un souvenir d’enfance ou une blessure d’Eve ? Purulente d’instants éphémères jetés en pitance à l’insaisissable du bonheur.

C’est la nuit que se parent les démons de toutes les peurs pour la danse effrénée des élans de nos cœurs, à vibrer la membrane fragile de l’espoir des hommes. Le soleil n’est qu’un leurre qui occupe le temps à décompter nos heures.

C’est la nuit que les âmes, libérées d’un corps en offrande à Morphée, s’éveillent à la mémoire qu’ils farfouillent de leurs doigts d’ivraie à la recherche des miettes de nos essences vraies. La vie n’est qu’un leurre. Au chevet du malade, la nuit au visage étoilé raconte la douleur.

C’est la nuit qui détale au chant du muezzin, corne de brume éparpillant nos rêves au soupir de l’aube lorsque l’espoir revient. Le soleil est un leurre car la nuit n’est pas loin. Cachée sous les pierres, elle reviendra demain.

kb

3 commentaires:

  • À 2:12 PM , Blogger rafie a dit...

    Salut kb,
    A la lecture de ce post, j'ai eu une idée: m'inspirer de ces lignes dans un exercice de style et conter "le chant du désert" au lieu de commenter ce qui est sans commentaire, tellement c'est beau. Alors, si tu le permets, je poste à ton appréciation, comme dans atelier d'écriture:

    Le chant du désert
    C’est le jour que le soleil se repaît d'une morsure granitique à trancher le flanc d'un erg. La faim de l'ogre n’est rien au plaisir qui gémit en silence, lorsque les portes du désert ouvrent l’infini du regard où s’échappent tous les secrets. Quelle ligne de dune mène vers demain ? Un souvenir d’enfance ou une blessure d’Eve ? Étouffante d’instants éphémères jetés en pitance à l’insaisissable de la folie.

    C’est le jour que se parent les chimères de toutes les peurs pour la procession frénétique des élans de nos délires, à vibrer la membrane fragile du désespoir des hommes. Le soleil n’est qu’un leurre qui occupe le temps à décompter nos instants.

    C’est le jour que les âmes, encore emprisonnées dans un corps en offrande à Hadès, se meurent à la mémoire qu’ils farfouillent de leurs doigts d’ivraie à la recherche des miettes de nos essences vraies. La vie n’est qu’un leurre. Au chevet du grabataire, le jour au visage immaculé conte la douleur.

    C’est le jour qui détale au rythme de l'Amzad*, un mirage improvisant de belles arabesques à la gloire d'une femme, éparpillant nos rêves à l'emprise du zénith lorsque l’espoir s'en va. La lune est un leurre car le jour n’est pas loin. Caché sous les pierres, il reviendra demain. Mais, serais-tu là encore demain?

    Rafie…apprenti!

    *Instrument favori des femmes Touarègues, il s'appelle Imzad au nord et Anzad au sud.

     
  • À 2:40 PM , Anonymous Anonyme a dit...

    Voilà c 'est encore moi,je passais juste vous dire que je trouve ces mots su-bli-me
    A la prochaine

     
  • À 2:53 PM , Blogger kb a dit...

    rafie! je serais là demain et après demain et le surlendemain du lendemain tant que tu feras echo de si belle manière à ma prose naive ....
    excellent ton texte une toute petite remarque cependant le "grabataire" fait comme une fausse note et brise quelque peu le rythme envoutant de la strophe

    dans le deuxième paragraphe :
    "C’est le jour que se parent les chimères de toutes les peurs pour la procession frénétique des élans de nos délires, à vibrer la membrane fragile du désespoir des hommes.

    le "pour" est superflu il alourdi une peu le rythme alors qu'une césure est parfois plus approprié.

    "C’est le jour que se parent les chimères de toutes les peurs, procession frénétique des élans de nos délires, à vibrer la membrane fragile du désespoir des hommes." relis en t'écoutant et tu noteras la différence de sonorité

    mais mon avis reste bien sur subjectif car ton texte reste toujours excellent

    à propos crucivore est en train de lancer un site littéraire et je lui ai proposé d'y inclure un atelier d'écriture. Tu y seras le bienvenu pour constitituer un groupe de lecture

    merci de partciper de si belle manière

    amitiés

    kb

     

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil