MA ROQUINERIE

"laissez l'onde aller légère aux sources du souvenir...c'est là que se trouve le meilleur à venir" kb

vendredi, août 05, 2005

L'amour divan


la tricoteuse - toile de Bouguerau Willam Adolphe

Affalé sur son fauteuil une canette de bière à la main, il laissa tomber la télécommande de l'autre et entreprit à grands coups de "grunch…grunch" à se gratter, ostentatoire, l'entrejambe en se raclant la gorge. Elisa, qui tricotait sagement sur le divan une écharpe pour sa tante amandine, se crispa brusquement et tendit une oreille dressée par des années de soumission docile pour s'assurer du son signalant l'envie lubrique du tas immonde qui lui servait de mari. " grunch…grunch…hum…..hummmm..grunch…". l'estomac noué, elle jeta un bref coup d'œil en direction de l'amas de graisse nauséabonde. Elle croisa le regard de ses petits yeux qui la contemplaient, brillants d'une avidité égoïste. Cette façon qu'il avait de la fixer en ces moments là, lui procurait la sensation d'une caresse glacée parcourant ses entrailles révulsées pour empoigner finalement son estomac qu'elle ne lâcherait que plusieurs jours plus tard. Elle devinait beaucoup plus qu'elle ne pouvait l'expliquer que l'objet de ce regard n'était pas vraiment elle, mais son plaisir à lui revêtu de son corps à elle. Un fois, rien qu'une fois, elle aurait voulu qu'il la regarde autrement. Elle aurait voulu sentir une lueur de tendresse, un brin de complicité…de la compassion…un doute peut être ou ne serait ce qu'une interrogation. Elle aurait voulu pour une fois au moins exprimer sa réprobation donner son approbation, sentir qu'elle existait en dehors de son statut d'objet.
Il se leva en titubant, s'étira faisant sortir sa bedaine sous son débardeur tâché de moutarde, et s'approcha vers elle d'un pas lourd en se tapotant la panse de ses deux mains aux ongles crasseux. Ses doigts à elle s'étaient arrêtés de tricoter, crispés sur ses aiguilles, centre d'intérêt soudain de son esprit vidé……
Il la besognait à même le divan, la tête renversée en arrière, ponctuant ses coups de boutoir de râles et de ahans . il s'arrêtait de temps à autre pour avaler une gorgée de bière et reprenait son va et vient interminable…douloureux. La tête inclinée sur le coté elle regardait toujours de ses yeux vides les aiguilles à tricoter prisonnières dans sa main droite en pleurant doucement. Son pleur se transforma bientôt en un gémissement de douleur morale plus que physique. Excité par ces gémissements qu'il prenait pour une montée de plaisir, Dan accéléra son labourage. Il ahanait…elle gémissait……le divan grinçait. Dans la rue un chat miaulait….une sirène au loin hurlait la mort.
- "dis moi que tu m'aimes" sanglota Elisa
- han ! han!……souffla le phoque
- Je t'en supplies! Dis moi que tu m'aimes
- Han! Han! Han!……
C'était la seule expression d'amour qu'il savait témoigner, comme un train témoigne aux vaches par son mouvement régulier qu'elles étaient capables de percevoir autre chose que l'herbe grasse sous leur nez. La main d'Elisa se crispa un peu plus sur les aiguilles. Leur froideur métallique calma l'hystérie qui bouillait en elle. Elle s'était tellement tue, tellement écrasée….tellement un tas de choses. Elle était aussi froide que les aiguilles…
- "dis moi que tu m'aimes" le supplia-t-elle une dernière fois un sourire étrange sur les lèvres
- han! Han……..
Apaisée par le contact glacé des aiguilles, elle se mit pour la première fois de sa vie à éprouver du plaisir. Son mouvement des hanches, d'abord imperceptible, alla en s'accélérant rejoignant bientôt l'intensité de celui du pachyderme qui soufflait de plus en plus fort
- c'est bon…râla l'éléphant….
elle tourna brusquement la tête pour le regarder. Dan avait toujours la sienne rejetée en arrière. Seuls les deux grosses veines sur son cou, battantes comme des tambours, s'offraient à son regard. Sa main partit, en même temps que son premier orgasme, d'un violent mouvement charriant toutes ces années de retenue docile. Maintenant les aiguilles enfoncées dans le cou de dan qui la regardai vraiment pour la première fois, la bouche ouverte, elle ondulait comme une anguille soulevant la masse désormais immobile de son énorme compagnon. Elle était heureuse. Le sang coulait abondamment le long de son bras. C'était la première sensation vraiment chaleureuse qu'elle percevait chez ce mari si froid et surtout…..pour la première fois il la regardai vraiment autrement.

kb...pour chambrer le copain Dan, poète jusque dans son caleçon :)

14 commentaires:

  • À 10:07 AM , Blogger kb a dit...

    désolé, comme je ne sais pas trop ce que j'ai du merdouiller au niveau des balises html, le post m'a chamboulé l'affichage...j'ai du donc le zigouiller et le reposter
    entre temps notre gracieuse houda avait émit un petit commentaire. j'aurais eu donc "bon dos" si je l'avais zigouillé aussi (pas houda...le comment...wayliii).
    j'ai donc sauvegardé ses p'tits mots que j'accouche ici

    HACHE....Said

    Mais alors là...Cette histoire je l'aurais bien vue avec un bouchaib et une fatima... :))
    Tu es doué mon cher...et tu as un dos superbe ;)

    Houda...toujours gaga de son dos.

     
  • À 11:29 AM , Anonymous Anonyme a dit...

    Dis donc Si KB, est-ce la chaleur estivale ki te fait cet effet?
    Tes écrits n'en demeurent pas moins esquis.
    On boit tes récits jusk'à la dernière lettre, et sans modération aucune.
    Tu nous mènes si loin...en bateau.
    N'arrêtes surtout pas de le faire.

    Fazora

     
  • À 11:54 AM , Blogger kb a dit...

    Fz t'avais-je remercié pour les chocolats la dernière fois??
    ils étaient exquis...merci...je te revaudrai ça :) :)

    kb...troublé

     
  • À 12:04 PM , Anonymous Anonyme a dit...

    Don't mention it dear friend.
    Ce fût un plaisir.
    Par contre tu as omis de répondre à deux de mes mailings...tant pis pour toi, c'était pour te déballer des secrets très importants...na.

    FZ

     
  • À 12:20 PM , Blogger rafie a dit...

    Wouallah je suis scotché! je me suis grillé le doigt avec la clop, tellement j'était happé par ton récit kb!
    Au fait tu as reçu mon mail?

    Rafie...scotché...sans glaçons!

     
  • À 1:00 PM , Blogger kb a dit...

    Fazora le seul message que j'ai reçu de toi date du 30/07/05 sur ma boite professionnelle...et il ne contient aucun secret à part ta gentillesse sans bornes

    kb...tima tima :)

     
  • À 1:03 PM , Blogger kb a dit...

    rfie j'ai lu ton mail...je te prépare une réponse lundi inchaalah...là j'ai le boss qui me harcèle pour une étude qui veut pas finir...et ce week-end je m'en vais rejoindre moitié et et quarts à tanger
    ne vous étonnez donc pas si voue ne me voyez pas répondre

    kb...sur le chemin de la gare

     
  • À 1:05 PM , Blogger kb a dit...

    rafie...s'cuse moi d'avoir charcuté ton patronyme sur le post précédent...complètement détraqué en ce moment


    kb...patronum

     
  • À 2:30 PM , Blogger kb a dit...

    bon là je vais faire un jeu de mot grave...mais grave...soyez donc indulgents ..de toute façon c'est la faute à Fazora...c'est elle la cause...l'avait qu'à ne pas me trouver "esquis"...enfin mon écriture veux-je dire

    donc je tenais à vous offir ces quelques "esquis mots" pour rafraichir le gosier de votre cortex cérébral

    kb...ouais bon...on est vendredi!

     
  • À 4:22 PM , Anonymous Anonyme a dit...

    Vraiment kb, il est temps que tu ailles te reposer. Alors, sans plus tarder, direction , la gare ! Tu dérailles ( gare...déraille, je suis fort , hein ). En plus, tu dois être en nmanque, mon vieux. D'ailleurs, ça se voit dans tes écrits : tu ne penses qu'à "ça". Mais, tu as raison, y a que "ça" de vrai. Et il ne faut pas seulement l'écrire, mais le faire de vrai. Pas vrai? Bon, ouste ! oublie les mots, les lettres, les verbes et les sujets, et va accomplir ton devoir conjugual ( je suis vraiment fort, hein?) . Et attention ! Attend qu'elle finisse de tricoter et surtout il ne faut pas faire les choses à "moitié" (Bon Dieu ! qu'est ce que je suis fort!). Mais reviens nous vite !
    laroussi..sir oua ji

     
  • À 4:40 PM , Blogger kb a dit...

    ZAAMA RAK OUA3ER OU KHLASS!!!

    sir la yaatik ma takkoul :)

    kb...à qui tu vas manquer

     
  • À 5:02 PM , Anonymous Anonyme a dit...

    Chefti, ton écrit jbed âlik lebla.
    Je te vois d'ici kateâter fejlaylek.
    Fais un grand bisou à ma petite copine ke je connais pas, et amuse toi bien surtout.

    Fazora

     
  • À 9:21 AM , Anonymous Anonyme a dit...

    Waw. Quel texte... j'ai perdu le souffle, j'ai perdu la raison, j'ai perdu la tête... Et je n'ai plus que le tythme de tes mots saccadés en tête...
    Tes écrits m'hypnotisent. T'es fort mon chou...
    Sanaa... majnouna pr toujours

     
  • À 8:55 AM , Blogger kb a dit...

    Sanaa!...ma douce ma tende sanaa! il n'eût point été nécessaire que vous perdissiez ni votre tête jolie ni votre égarée raison...
    vos satinés dessous auraient largement fait l'affaire :) :)

    kb...taquin

     

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