MA ROQUINERIE

"laissez l'onde aller légère aux sources du souvenir...c'est là que se trouve le meilleur à venir" kb

lundi, juin 06, 2005

La guerre des trois n'aura pas lieu

L'opinion publique constitue un élément fondamental pour la stabilité ou l'instabilité de notre système politique. Et dans une société médiatique, “l’opinion publique se forme jour après jour par le biais du bombardement continu des moyens de communication. La vérité est ce qu’ils proposent comme vérité. Ce qui n’est pas reporté par la presse n’existe pas, et ce qui existe n’est que dans la forme selon laquelle elle apparaît”.

L’importance des médias donne lieu d'une part, à un fort contrôle de ceux-ci de la part de qui a le pouvoir, et d'autre part, à la nécessité que ce contrôle passe inaperçu pour préserver l'apparence de liberté d'information, préalable indispensable à la définition d'une société comme démocratique. Un troisième aspect est que la plus grande partie des médias sont des entreprises desquelles dérivent des impératifs commerciaux qui influent eux aussi sur la ligne d'information.
Le résultat de l'union de ces trois facteurs est la configuration d'un système de manipulation ample et subtil, parfois contradictoire, mais qui généralement, plutôt que d'informer, prétend imposer une réalité par le moyen d'opinions et valorisations présentées comme vérités indiscutables.

Ainsi la subjectivité est inévitable dans toute production intellectuelle [culturelle], c’est pourquoi, même en prétendant donner une vision neutre et impartiale de la réalité de la problématique liée à l'appartenance du Sahara, on ne pourra jamais être totalement objectif. La meilleure manière de s’approcher de l’objectivité est de montrer la réalité vue par différents points de vue, recueillant ainsi des informations sur un même thème à travers des sources distinctes et des positions différentes. Or jusqu'à présent les marocains ne sont informés qu'à travers le discours officiel de l'état "Maroc" et les Algériens ne le sont qu'à travers celui de l'état "Algérie"(sauf pour une minorité éclairée qui explore d'autre canaux d'informations) .

Donc c’est justement sur ce point que réside un élément fondamental de la manipulation des médias : sous prétexte d’objectivité, l’illusion de nous offrir leur vision de la réalité comme s’il s’agissait de la réalité elle-même, en cachant toujours les intérêts qu'ils défendent. Pour faire une lecture critique de l'information, potentiellement objective, il est fondamental de connaître les intérêts auxquels répondent ceux qui nous offrent cette information.
Sans trop m'étendre sur les techniques de manipulation qu'utilisent les uns et les autres, dans cette affaire on peut dire que les trois parties en présence (Maroc – médias- Algérie) trouvent un intérêt certain dans une symbiose fructueuse à faire converger la perception populaire vers un état de défiance constant envers la menace de l'autre. chacun y trouve son compte. Les médias dans l'audimat et les chiffres de ventes, les états dans une consolidation de leur domination puisqu'ils sont le rempart contre la menace de l'autre.

Je ne sais pas si vous avez vu le film "le village", il donne un aperçu cinglant de cette manipulation à l'échelle d'un village (qui peut être transposé à une nation) en maintenant une menace virtuelle constante qui régule tout le fonctionnement d'un éco-système socio-politique basé sur la peur, sentiment le plus en mesure de fédérer la plèbe constituante dans une adversité provoquée, maintenue et canalisée. Le fruit le plus juteux de cette symbiose étant le "nationalisme".

Bon je vous l'accorde la désinformation n'est pas toujours systématique, préparée et dessinée de manière consciente et Contrôlée. Ça serait prêter crédit à une "super" intelligence de nos médias et nos élites dirigeantes (chose dont ils sont modestement pourvus). La complexité des processus d'élaboration de l'information, et le vaste champ de recueil de celle-ci, font que souvent la désinformation est le fruit de l'incompétence du/de la journaliste qui ne connaît pas tel sujet, manque de temps et d'espace, et de ses préjugés ou de ceux du rédacteur en chef qui applique des schémas de travail trop sensationnels, etc... Cependant, il ne fait aucun doute que dans d'autres cas nombreux il existe des campagnes de désinformation qui répondent à des intérêts économiques ou politiques clairs, du moyen de communication ou des groupes entrepreneurs qui le financent et le soutiennent.
Alors dans cette affaire(Sahara)...ne prenez pas tout ce qui se dit au premier degré

Kb...vaccin antimanip

2 commentaires:

  • À 5:12 PM , Anonymous Anonyme a dit...

    Que faire ?

     
  • À 9:58 AM , Blogger kb a dit...

    Faire preuve d'humanisme. Et par humanisme, je pense d’abord à la volonté de briser les chaînes de notre esprit afin d’utiliser celui-ci à une réflexion historique et raisonnée. L’humanisme est également entretenu par un sentiment de communauté avec d’autres chercheurs, d’autres sociétés et d’autres époques : il n’existe pas d’humaniste à l’écart du monde. Chaque domaine est lié à tous les autres, et rien de ce qui se passe dans le monde ne saurait rester isolé et pur de toute influence extérieure. Nous devons traiter de l’injustice et de la souffrance, mais dans un contexte largement inscrit dans l’histoire, la culture et la réalité socio-économique. Dans ce contexte le rôle de tout un chacune est d’élargir le champ du débat.
    Si dans une optique d'appartenance (je déteste le mot nationaliste) je me trouve amené à défendre les intérêts de ma patrie dans un conflit donné, je le ferai toujours en prenant pleinement en compte le peuple adverse (non pas de sa propre volonté mais de celle de ses dirigeants) et ses souffrances, des persécutions au génocide.
    Ce qui compte le plus à mes yeux, c’est que la lutte pour la marocanité du Sahara occidental s'inscrive dans un objectif avant tout humain, à savoir la libre expression de toute une population (chose il faut l'avouer qui ne nous est accordée que très partiellement en tant que marocains) et en même temps préserver avec nos voisins géographiques la coexistence, et non la poursuite de l’élimination et du rejet, condition sine qua non à une stabilité géopolitique nécessaire à la marche vers le progrès de tout état digne de ce nom.
    Pour tout intervenant donc qui tient à s'ériger en intellectuel indépendant , élaborer des modèles de rechange aux dogmes étroits et simplificateurs fondés sur l’hostilité mutuelle qui prévalent dans l'approche dans ce conflit depuis trop longtemps constitue donc une nécessité vitale.
    Si nous devons émettre des critiques, que ce ne soit pas pour obéir pas à l’injonction de rentrer dans les rangs pour partir en guerre contre un ennemi officiel ou "l’autre". Loin d’un choc de visions préfabriqué, nous devons nous concentrer sur un lent travail en commun de cultures qui se chevauchent, empruntent les unes aux autres et cohabitent de manière bien plus profonde que ne le laissent penser des modes de compréhension réducteurs et inauthentiques. Mais cette forme de perception plus large exige du temps, des recherches patientes et toujours critiques, alimentées par la foi en une communauté intellectuelle difficile à conserver dans un monde fondé sur l’immédiateté de l’action et de la réaction.

    kb...presque humain

     

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